Chirurgie du membre supérieur et de la main
Chirurgie du membre supérieur et de la main
Il s’agit d’un défaut de glissement du tendon fléchisseur du doigt sous les poulies, dans le canal digital. Les poulies servent à plaquer le tendon contre l’os pour éviter qu’il ne prenne la corde et permet la flexion (l’enroulement) du doigt. Le doigt accroche lors de l’enroulement ou de l’extension réalisant un ressaut.
La cause est l’épaississement de la membrane du tendon réalisant une ténosynovite (inflammation) responsable du défaut de glissement et de la compression sous la poulie. Le doigt accroche lors des mouvements réalisant un ressaut invalidant. Le doigt se bloque fréquemment le matin, parfois au réveil. La durée du blocage peut être de plusieurs minutes. Il peut être douloureux et celle douleur peut être traçante dans la paume de la main sur le trajet du tendon fléchisseur.
Le diagnostic est clinique devant la douleur et le ressaut. Il peut parfois y avoir un blocage total du doigt empêchant l’enroulement ou l’extension. Un nodule peut être palpé ou même un kyste de la poulie. Une échographie peut être demandée en complément pour rechercher un épaississement de la poulie, un épanchement de la gaine du tendon signant la ténosynovite ou encore un kyste.
Devant une forme débutante, sans perte de mobilité, le traitement médical est proposé. Il consiste en la réalisation d’une infiltration de corticoïdes à la base du doigt. Le résultat est souvent bon en 8 à 15 jours mais peut ne pas être définitif dans le temps. Dans les formes anciennes, dans les blocages ou dans les récidives suite à une infiltration , un geste chirurgical est nécessaire. La chirurgie consiste à ouvrir la poulie sous laquelle le tendon bloque et à retirer la synoviale (membrane) inflammatoire.
La disparition du ressaut est immédiate, toutefois les douleurs de ténosynovite mettent plusieurs semaines à disparaitre, le temps que l’inflammation du tendon se résorbe. Les suites opératoires comprennent de la kiné dès le premier jour post opératoire. Il est indispensable de mobiliser le doigt opéré, progressivement et dès le jour de l’opération pour récupérer au plus tôt toute la flexion et surtout toute l’extension. Si l’on hésite à retendre complètement le doigt, il y a un risque d’enraidissement secondaire rapide de l’articulation. Une difficulté à étendre le doigt est possible et peut persister pendant plusieurs semaines, surtout si la maladie est ancienne. Une orthèse posturant les doigts en extension la nuit peut être prescrite dans les formes anciennes où une rétraction (flessum) du doigt était déjà présente, afin de redresser le doigt. La réeducation peut être prolongée. Il est également indispensable de masser la cicatrice dès que celle-ci est refermée.
Les complications sont celles de toute intervention: retard de cicatrisation, infection, hématome, algodystrophie.
La complication spécifique est une perte minime de l’extension du doigt opéré.